LA CHRONIQUE
 DU WANDERER
N°36


Tokyo, Musée National


Du Japon


Tokyo
Suntory Hall

13  octobre
19h00
14 octobre
18h00

Wolfgang Amadé Mozart
Arien

Rachel Harnisch, soprano

Gustav Mahler
Symphonie n°6



Lucerne Festival Orchestra
CLAUDIO ABBADO


18 Octobre
19h
19 Octobre
19h


Johannes Brahms
Concerto pour piano et orchestre n°2
Maurizio Pollini, Piano


Anton Bruckner
Symphonie n°4
"romantique"

Lucerne Festival orchestra
CLAUDIO ABBADO

































































































































































































































Comme si souvent déjà les mots manquent au Wanderer. C’est une marque de la qualité des représentations et de l’émotion qu’il a ressentie, mais d’un autre côté c’ est bien regrettable quand il faut en rendre compte.

Le Wanderer a eu la chance de pouvoir, accompagné de trois amies, passer dix jours au Japon et d’entendre les concerts du Lucerne Festival Orchestra à la Suntory Hall de Tokyo.

Déjà cet été à Lucerne les concerts avaient été remarquables par leur qualité, leur intensité, leur émotion. Ceux de Tokyo les ont surpassés – ce que le Wanderer n’arrive pas à comprendre.

Dés le début, dès le 1er mouvement de la 6e de Mahler on a senti une tension, une volonté décisive à couper le souffle. Jusqu’à la fin - brutale, inconditionelle – le souffle ne revient pas et l’on en reste bouche-bée. Le Wanderer est sans cesse resté tenu en haleine.

Abbado a dirigé avec plein d’émotion et d’intensité, mais aussi de prévoyance. Il a injecté énormément de sentiments dans l’orchestre – et il a en reçu en retour encore plus. Quel phénomène!

Ce qui a – entre autres – beaucoup impressionné le Wanderer c’est le silence. Dans une ville aussi bruyante que Tokyo c’est d’autant plus remarquable. Un grand silence règne dès qu’on entre dans la salle, pendant la représentation et surtout après. Le silence prolongé après les dernières notes de la 6e symphonie était un miracle!

Le 2e soir (le 14 octobre) le 1er mouvement a été un tout petit peu moins réussi, mais à part cela l’interprétation magistrale s’est répétée. De nouveau, un long silence si impressionnant qui contraste avec le bruit ambiant.

Tokyo est vraiment une ville très bruyante. A part la circulation (grande à n’importe quelle heure de la journée) il y a partout des gens qui crient de la publicité, aux feux rouges des haut-parleurs font des annonces, des voitures qui passent veulent aussi attirer l’attention des gens sur quelque chose (comme la phase verte pour les piétons est très longue). Le Wanderer a fait l’expérience d’un pays très intéressant, mais plein de contrastes et de contradictions, aux couleurs multiples et avec une population toujours prête à aider.

Il a aussi fait des excursions dans le pays les jours où il n’y avait pas de concerts – à Nikko, à Kamakura et surtout à Kyoto. Là de nouveau plein de contrastes. A Nikko par exemple des temples aux couleurs multiples, à Kyoto tant de simplicité au contraire.

Lors de la deuxième série de concerts (Brahms Bruckner), le 2e concerto pour piano de Brahms avec Maurizio Pollini a beaucoup plus plu à Tokyo qu’à Lucerne, du moins à ce Wanderer. De nouveau (surtout le 2e soir) à peine une pause entre le 1er et le 2e mouvement, mais cette fois-ci du moins le chef et l’orchestre étaient avertis.

Que dire de la 4e de Bruckner? A Lucerne elle a déjà laissée le Wanderer époustouflé. Quelle joie à l’ídée de pouvoir l’entendre de nouveau. Dès le début de nouveau, quand le cor de Bruno Schneider entonne ses premières notes, une grande tension se répand. Le 3e mouvement surtout est d’une grande clarté, d’une exactitude où la variété des thèmes et des rythmes éclate. Seul nuage à l’horizon : cette fois-ci le public a applaudi trop vite.

Mais tout cela n’est rien en comparaison du rendu de la symphonie le 2e soir...

Le Wanderer a été très gâté ces dernières années mais néanmoins ce soir-là restera pour toujours gravé dans sa mémoire. La majesté du 1er mouvement, la beauté du 2e, la souplesse du 3e et l’émotion du dernier mouvement stupéfient. On en revient au début de ce texte : les mots sont impuissants et manquent face à une telle exécution.

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