La chronique du Wanderer

Le Wanderer - en français "le voyageur", rend compte de ses itinérances, de ses observations, de ses colères et de ses rencontres avec l'exceptionnel. Chacun de nous est le Wanderer: il suffit de nous envoyer un texte qui concerne la musique et plus particulièrement l'activité de Claudio Abbado, et nous le publierons!

Aujourd'hui notre Wanderer relate la ferveur des derniers concerts 2002 de Claudio Abbado.

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La chronique du Wanderer
N°13



La tournée d'été de la Gustav Mahler Jugendorchester vue par un de nos Wanderer


Le Wanderer à la poursuite du GMJO



Le Wanderer a de nouveau eu une chance absolument exceptionnelle: non seulement il a pu suivre la tournée des Berliner Philharmoniker en mai en Italie, mais aussi celle du Gustav Mahler Jugendorchester en août. Il est retourné plein d'impressions nouvelles et surtout plein de gratitude.

En vérité tout avait déjà commencé fin juillet à Munich lors des répétitions publiques de l'orchestre. Celles-ci étaient passionnantes, parce qu'il était fascinant de voir comment Abbado aborde une oeuvre avec ces jeunes musiciens, comment d'un côté il explique bien plus qu'avec les berlinois, et comment d'un autre côté il ne fait nulle concession ni à leur âge ni au manque d'expérience.

Les deux premières représentations de « Parsifal » au Festival Theatre d'Edinburgh étaient impressionnantes, même si à la fin de la soirée on a pu ressentir que l'expérience d'un opéra aussi long manquait à ces jeunes musiciens. Quoi de plus naturel ? Ces petites imperfections n'ont pas empêché l'orchestre d'être salué à l'unanimité dans les critiques parues dans les journaux. . Lors de la troisième soirée, après un début un peu difficile, l'orchestre a été d'une grande beauté, surtout le troisième acte, parfait. Preuve que l'orchestre était bien capable d'une très grande exécution, une fois qu'on s'était habitué l'un à l'autre - et aux dimensions de l'opéra.

La mise en scène de Peter Stein était presque la même qu'à Salzbourg à Pâques, mais convenait mieux à cette maison étant donné que la scène est plus petite.

Avant de quitter l'Ecosse l'orchestre a encore donné un concert à l'Usher Hall. Quelle contraste! Au lieu de l'expression des sentiments et de la sensibilité, les musiciens ont dû ici montrer toute leur capacité technique par des prouesses en matière rythmique, vitesse, exactitude. Au programme deux oeuvres qu'Abbado n'avait jamais dirigées: La Musique pour Cordes, Percussion et Celesta de Bartók et La Mer de Debussy. Entre les deux le Concerto pour Piano de Ravel avec une vieille amie, Martha Argerich, au piano. Le Wanderer n'en est pas revenu: le même orchestre était capable de montrer du jour au lendemain deux facettes complètement différentes - et tous les deux absolument convaincantes. En bis le final de l'Oiseau de Feu de Stravinsky a complété ce concert véritablement pyrotechnique

L'étape suivante était Londres, les Henry Wood Promenade Concerts, souvent appelées Proms. Voir Abbado à ces Proms est toujours une joie sans pareille toujours recommencée. Il aime beaucoup ce public qui fait, jour après jour, la queue pour pouvoir écouter ces concerts, qui remplit cette salle immense, qui hurle son enthousiasme, mais qui est silencieux comme peu de gens au monde. Comme il fallait s'y attendre le concert fut un triomphe et la salle fut remerciée par deux bis: l'Enchantement du vendredi saint du Parsifal et le Stravinsky déjà donné à Edimbourg. Certains programmes mis à part, où un bis n'est pas pensable (la 9e de Mahler par exemple) de mémoire de Wanderer Abbado n'a jamais dirigé moins de deux bis aux Proms.

Puis l'orchestre a quitté les Iles Britanniques et s'est dirigé vers Salzbourg. Même concert, même enthousiasme - c'était très beau à voir. Pas autant de jeunes dans le public qu'à Londres, mais la même admiration et la même ferveur pour l'exécution de ces oeuvres.

Ensuite l'habituel passage à Lucerne, qui dans un an sera la nouvelle Mecque des abbadiens. « Parsifal » était de nouveau au programme, mais dans une version de concert agrémentée de quelques timides mouvements scéniques. Cette soirée est si mémorable qu'elle mérite un récit à elle toute seule, dont un autre Wanderer qui a eu la chance de pouvoir se joindre à nous relatera sans doute. Racontons seulement au passage que plusieurs musiciens (à la fin de la tournée) ont répondu à la question (avouons-le: banale) sur la plus grande soirée de la tournée: Lucerne!

Après quoi la dernière étape: Bolzano. Le Wanderer aurait dû être tout triste, car c'était le dernier concert avant une longue pause comme à Vienne, où Abbado laissait ses Berliner. Mais curieusement ce n'était pas le cas. La gaieté, la joie, la bonne humeur qui régnaient dans l'orchestre étaient contagieux il était visible que c'était un grand bonheur de faire de la musique ensemble. Ainsi l'enthousiasme du Wanderer et du public s'est déchaîné juste avant l'entracte : le 3e mouvement du concerto de Ravel a été donné en bis et - comme dans le jazz - à chaque passage de soliste les musiciens se sont levés, y compris Martha Argerich et tous les violons à la fin. Tout le monde a éclaté de fou rire et l'orchestre a été très heureux de cette joie communicative joie. Après la fin officielle du concert le public a eu droit en bis au Stravinsky (comme dans les autres étapes) et à une pièce dynamique de l'orchestre tout seul - sans chef!

Ainsi se termine pour Abbado une année très lourde en engagements et il ne reste au Wanderer, mais aussi à tous les abbadiens, et disons le, à tout le public de ces concerts que de dire un grand MERCI pour le bonheur énorme de pouvoir entendre ces moments exceptionnels. Après s'être dédié avec énergie à ses devoirs il reste maintenant à Claudio Abbado de prendre un peu de repos et d'engranger beaucoup de force. Comment oublier de telles expériences et ne pas exprimer sa gratitude pour tous ces grands moments musicaux.