ABBADO ET LA PRESSE

Le Monde
18
août 2003


14 août
19h30

Wagner: La Walkyrie
Adieu de Wotan et Incantation du
Debussy:  Le Martyre de Saint Sébastien, suite
Debussy: La Mer,
trois esquisses symphoniques

Bryn Terfel
Rachel Harnisch
Eteri Gvazava

Lucerne Festival Orchestra
Schweizer Kammerchor

CLAUDIO ABBADO





















































































































































































































































































 

et autour










Claudio Abbado à Lucerne, de Wagner à Debussy

La manifestation suisse a retrouvé son orchestre, dirigé cette année par le chef italien.

Lucerne (Suisse) de notre envoyée spéciale

C'est le lac des Quatre-Cantons qui va en faire des vagues ! L'ouverture du 65e Festival de Lucerne renoue avec une tradition abandonnée depuis dix ans, celle du Schweizerisches Festspielorchester, qui, de 1940 à 1993, fit la réputation du grand festival suisse : se doter, le temps d'un été, d'une formation de prestige, telle, le jeudi 14 août, la gageure tenue par Claudio Abbado avec le nouveau Lucerne Festival Orchestra.

Comme par le passé, pas question de lésiner : le chef italien a rassemblé l'élite musicale européenne.

Pas moins de 130 musiciens, dont une cinquantaine du Mahler Chamber Orchestra (issu du Gustav Mahler Jugend Orchestra fondé en 1986 par Abbado), les autres appartenant à la Philharmonie de Vienne et à la Philharmonie de Berlin, au Chamber Orchestra of Europe (dont Abbado est le directeur artistique), aux orchestres de Leipzig, Hambourg, Munich, Bamberg, etc., sans parler des solistes.

Ainsi les membres du Quatuor Hagen, et, côté français, les frères Renaud et Gautier Capuçon (violon et violoncelle), le flûtiste Emmanuel Pahud (également flûte solo à Berlin), les harpistes Marie-Pierre Langlamet et Julie Palloc. Et puis la grande violoncelliste Natalia Gutman, avec qui Abbado a créé en 1992 les Berliner Begegnungen, rencontres de musique de chambre qui invitent de jeunes talents à jouer avec les grands professionnels.

AMBIANCE À MARÉE HAUTE

En août 1938, le concert de gala dirigé en plein air par Arturo Toscanini saluait la naissance d'un fils - il interprétait Siegfried Idyll devant la villégiature wagnérienne de Tribschen, qui avait vu la naissance de l'enfant et de l'œuvre. Ce soir, la magnifique salle de concert en forme de paquebot construite par Jean Nouvel entendra les adieux d'un père à sa fille, ceux de Wotan à Brünnhilde dans La Walkyrie. L'ambiance est à marée haute, tandis que l'orchestre s'installe.

Claudio Abbado est un magicien. Son entrée fera sensation. Beau, svelte jusqu'au spirituel, et d'une élégance, d'un charisme incroyables. Son Wagner ira avec un luxe de couleurs inouï : des adieux qui ne s'éternisent pas dans la componction, mais se disent presque vite, comme brisés par l'émotion. Une vision à laquelle l'interprétation de Bryn Terfel donnera une humaine et poignante fragilité. Tout le contraire du Martyre de saint Sébastien de Debussy : en choisissant le transcendantal d'annunzien, Abbado n'a pas opté pour la facilité. Mais l'impression sera saisissante : celle d'avoir changé d'orchestre. L'espace s'est restreint, l'air raréfié, comme si l'âme des instruments solistes se fondait pour entrer dans le corps orchestral autant que les flèches dans celui du martyr. C'est à la fois puissant et extatique, nerveux et élégiaque, sensuel et éthéré. Tout comme La Mer, qui fera oublier toutes ces "huiles" orchestrales, déchaînant vagues, danses, solistes et valses d'eau dans les tutti.

Tempêtes et bonaces, récifs et îles enchantées, horreur des monstres et grâces des sirènes, Abbado le neptunien n'ignore rien de l'œuvre, qui se retourne et salue, souriant d'une jeunesse intacte à 70 ans.

Marie-Aude Roux































































































































































































































































Dernières chroniques du Wanderer

En guise de conclusion (Abbado, août 2003)
Mahler II (Abbado, août 2003)
La Magie de Bach (Abbado, août 2003)
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(Rattle, avril 2003)
Wonderful evening (Rattle, 31 déc.2002)
Tournée d'été du GMJO (Abbado, été 2002)
Les Berlinois en Italie et à Vienne (Abbado, printemps 2002)


Cinesérie
«Claudio Abbado»
15 - 19 Août 2003


Dans le cadre du partenariat culturel LUCERNE FESTIVAL-ARTE e à l'occasion du Festival et du 70° anniversaire du chef duLUCERNE FESTIVAL ORCHESTRA seront présentés 4 films sur et avec Claudio Abbado .

Deux des films (17 et 19-8) seront présentés en exclusivité comme Avant-Première avant leur trasmission sur la chaîne culturelle ARTE .

Entrée libre

Vendredi 15 août, 22h00
Petite Salle - Kleiner Saal

Abbado Nono Pollini: Eine Kielspur im Meer

Ein Film von Bettina Erhardt und Wolfgang Schreiber

(BCE Film, 2000, 60')


Samedi 16 août, 21h00
Petite Salle - Kleiner Saal

Europakonzert du 1er Mai 2002 Teatro Massimo, Palermo

Berliner Philharmoniker, Claudio Abbado, Gil Shaham, Violino

Oeuvres de Beethoven, Brahms, Dvorak, Verdi

TV-Regie: Bob Coles; Produzent: Paul Smaczny

(NHK/VIDEAL/brilliant media)


Dimanche 17 août, 21h00
Petite Salle
- Kleiner Saal

Claudio Abbado dirige Schubert I (2002)

Concert del 20e anniversire du Chamber Orchestra of Europe à laCité de la musique Paris le 25.5.2002

Anne Sofie von Otter, COE, Claudio Abbado

TV-Regie: Andy Sommer

(ARTE France/Bel Air Media)

(40')


Mardi 19 août, 18h00
Petite Salle
- Kleiner Saal

Claudio Abbado dirige Schubert II (2002)

Concert del 20e anniversire du Chamber Orchestra of Europe à laCité de la musique Paris le 28.5.200


Thomas Quasthof, COE, Claudio Abbado

TV-Regie: Andy Sommer
(ARTE France/Bel Air Media)
(40')